lundi 7 janvier 2019

Retour sur les traces de l’héritage littéraire africain


L'Homme de la rue, Le fils d’Agatha Moudio, Le vieux nègre et la médaille, L’enfant noir, Le soleil des indépendances, sont là des titres qui rappellent bien de choses à la génération des seniors d’aujourd’hui. Ce sont les livres d’initiation, les premiers textes qu’ils ont dévoré durant leur initiation à la lecture et à l’écriture. Si nous parcourons les livres de lecture de cette époque, nous constatons rapidement que la grande majorité sont des textes tirés des œuvres d’auteurs africains. Sans forcément être des griots, ces auteurs nous racontent l’Afrique, l’Afrique de nos ancêtres, l’Afrique des colons, l’Afrique des indépendances, l’Afrique dans toute sa splendeur, ses craintes, ses rêves, ses cauchemars et ses espoirs. Ces recits, si vrais, si uniques en leur genre donnaient l’envie de lire et de lire encore tellement les petits écoliers s’y sentaient connectés.
Ils donnaient l’envie d’aller encore plus à la recherche de l’Afrique, de découvrir la capitale de Wamakoul et son épouse Moabandine qui quittent leur village natal pour se rendre à la ville, Ongala où Ils y connaîtront toute une série d’aventures et de mésaventures. Ils nous replongaient dans l’essence même de l’Afrique dans, L’aventure ambigue de Cheikh Hamidou Kane où l'auteur oppose à la pensée technique de l'Occident, essentiellement tournée vers l'action, la pensée de l'Islam, repliée sur elle-même; même si au-delà de cette confrontation c'est finalement le problème de l'existence, l'angoisse d'être homme qui est posé.
C’est un retour vers une Afrique dont la jeunesse ignore l’existence. L’Afrique de L’enfant noir de Camara LAYE. Ainé de la famille, le petit garçon est destiné à prendre la relève de son père à l’atelier et, surtout, à perpétuer l’esprit de sa caste au sein du village. Mais son puissant désir d’apprendre l’entraînera inéluctablement vers d’autres horizons, loin des traditions et des coutumes de son peuple. Ses récits sont le souvenir de ce que nous a laissé la colonisation, de ce qu’était le rêve de l’indépendance. Le soleil des indépendances de Ahmadou Kourouma narre les mésaventures de Fama Doumbouya, un Dioula dont le commerce a été ruiné par les indépendances et l'apparition de nouvelles frontières du fait de la balkanisation de l’Afrique-Occidentale française qui en a résulté. Une Afrique qui cherche ses marques dans Ville cruelle de Mongo Béti. Le jeune Banda se rend en ville pour aller vendre son cacao, voilà qu'il est pris de cours par de multiples événements de la ville où les stigmates de la colonisation font rage.
   Certaines de ces œuvres sont devenues des monuments de la littérature. Nul besoin d’avoir fait des études supérieures en littérature pour reconnaitre cet héritage. Ces ouvres cultes africaines sont de moins en moins connues par la nouvelle génération peut être du fait de l’évolution de la science ou l’homogénéisation grandissante du monde. Dans tous les cas les œuvres africaines encrées dans l’essence même de l’Afrique proposées par les précurseurs de la littérature africaine ne peuvent et ne doivent disparaitre de leurs étages dans nos bibliothèques. Un retour sur ces dernières reste un moment de ressourcement nostalgique pour certains et inspirateur pour d’autres. A l’occasion de la célébration des auteurs africains il est bon de revenir dévorer un de ces livres à la santé de ces grands auteurs.

            ZEBAZE CHOUNNA Annie S.

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