« Non à
toutes formes de violence! », peut-on lire sur diverses affiches
en milieu scolaire. Les supports qui hurlent ainsi la réticence à la violence trahissent
l’existence de ce fléau contre lequel l’établissement tient à lutter. Le mal
est d’ailleurs tellement profond que ces messages n’ont pas encore pu
l’extirper. Les victimes sont les élèves, mais aussi les encadreurs. En effet,
la violence contre les éducateurs est désormais très courante au sein de
l’institution scolaire. Mais la présente production vise surtout à mettre en
exergue quelques formes de violence dont sont victimes les élèves.
Comme un feu de
brousse, cette agressivité brutale se propage à l’école contemporaine sous
plusieurs facettes. De la balle verbale à l’abus sexuel en passant par la
violence physique, ces dangereuses flammes de la violence sont généralement
repérables soit entre des élèves, soit entre des encadreurs ou d’autres forces
et des apprenants.
- Quelques formes de violence entre
élèves
La forme de
violence la plus vulgaire entre élèves est la violence verbale. Elle se manifeste à travers des propos
choquants qu’un élève adresse à son camarade. Il s’agit le plus souvent des
attaques verbales qui humilient l’autre par leur caractère injurieux ou
offensif. C’est généralement avec beaucoup de peine que les victimes encaissent
toutes ces violences. Parfois, la digestion est tellement difficile que les
affrontements physiques ne tardent pas à s’inviter.
En effet, la
violence physique est parfois la conséquence d’une violence verbale. Mais elle
peut aussi être spontanée, provenir d’une mésentente liée par exemple aux jeux
de hasard désormais très vulgaires à l’école, ou émaner d’une envie de
vengeance suite à un acte quelconque. Quelle qu’en soit la source, ses
manifestations sont diverses. Elles vont des gifles aux coups de poignards en
passant par des bagarres et autres. Chaque jour, des élèves sont battus par
d’autres.
De façon
quotidienne, des apprenants sont donc intimidés par les plus forts... Quand, au
lieu de se plaindre auprès des encadreurs, la victime riposte, cela aboutit
généralement à une bagarre ouverte. Ces affrontements violents entre deux ou
plusieurs élèves sont devenus très fréquents au sein des établissements
scolaires. Elles sont généralement d’une telle violence que même celui qui tente
de séparer subit leur violence.
Les agressions
physiques entre élèves atteignent leur apogée quand interviennent les armes
blanches. De plus en plus, des élèves utilisent les lames de rasoir, les
couteaux, les compacts et d’autres objets dangereux pour blesser leurs camarades.
Cela conduit parfois à des paralysies et même à la mort. On a encore tout frais
à l’esprit le cas de cet élève du Lycée bilingue de Déido (Douala-Cameroun)
poignardé à mort le 29 mars 2019 par son camarade. Peu de temps avant, c’est au
Lycée bilingue de Mendong (Yaoundé-Cameroun) que se déroulait un drame
similaire.
Par ailleurs, des
élèves « émancipés » regardent de plus en plus des images
pornographiques au lycée, exposant ainsi leurs innocents camarades à la violence
de ces images. Même les agressions sexuelles entre élèves ne sont plus rares.
Des élèves de sexe féminin abusées sexuellement par des camarades au sein des
établissements ne manquent plus. C’est dire que la violence entre élèves est
une réalité quotidienne dans nos établissements. Mais toutes les violences
vécues dans ce milieu n’émanent pas que des apprenants.
-La violence des éducateurs et des
autres
L’éducateur exerce
parfois des violences sur l’élève. Cela passe par des propos trop humiliants,
mais aussi par des sévices corporels. Ainsi, les humiliations verbales, le
fouet et les sévices corporels divers constituent des formes de violences que
certains éducateurs infligent parfois aux jeunes. Le harcèlement sexuel n’est
pas en reste.
Dans les zones en
proie aux conflits divers, il faut ajouter la violence des intrus. C’est le cas
au Cameroun des zones comme l’extrême nord où les terroristes font intrusion
dans les établissements scolaires et égorgent ou explosent les gens. C’est pareil
dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest où les séparatistes sèment la
terreur dans les institutions scolaires.
En somme, la
violence en milieu scolaire est une réalité qui se manifeste diversement.
Qu’elle vienne des élèves, des éducateurs ou d’autres forces, elle peut prendre
la forme verbale, physique ou sexuelle.
Léonard FOKOU
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