L’accroissement
des charges de l’Etat au fil des ans, conjugué à la démographie galopante ainsi
qu’à l’augmentation certaine du nombre d’établissements scolaires publics et privés, a
engendré des difficultés matérielles dans le fonctionnement de ces
derniers. Pour faire face aux nombreux défis liés à la gestion des
établissements scolaires, les parents d'élèves ont eu la brillante idée de se
reunir en associations, afin de trouver des solutions pouvant concourir à
l'amélioration des conditions d'éducation de leurs enfants. L'APE (Associations
des Parents d'Elèves) est une association de parents volontaires qui donnent un
peu de leur temps et de leur énergie, avec le soutien des enseignants, dans le
but d'améliorer la vie quotidienne des élèves.
Laïque et apolitique, l'APE
est ouverte à tous les parents d'élèves quelles que soient leurs origines. Elle
a pour objectif prioritaire de représenter les intérêts collectifs des parents auprès
du corps enseignant, elle organise des manifestations dont les recettes
permettent de financer les activités pédagogiques des enfants cela passe par la
collecte des fonds qui servent généralement à l'achat du matériel didactique, l'entretien
des locaux, la distribution des prix en fin d'année, le salaire du personnel d’appui.... On peut prendre l’exemple de la construction de
dix(10) salles de classe par l’Association des parents d’Elèves et Enseignants
(APEE) du Lycée de la Cité des Palmiers à Douala, Cameroun. Quoique très louable, l'existence de ces structures au sein des établissements
scolaires n'est pas toujours regardée d'un bon œil par certains parents qui y
voient une source de dépenses supplémentaires. Certains ont trouvé dans les APE une source d'enrichissement. C’est un constat justifié
par les nombreux dérapages observés dans son fonctionnement : l'on est
parti du vide juridique à une sorte d'encadrement administratif qui laisse en réalité
place à un libertinage. Les textes et décisions administratives sur le fonctionnement
des APE sont variés, leur application effective n'est pas évidente. Le cadre légal
de fonctionnement des APE est mis à l'épreuve sous trois niveaux : Tout d'abord au niveau du régime de gestion
par la loi n°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association comme <<
une convention par laquelle des personnes mettent en commun leurs connaissances
ou leurs activités dans un but autre, celui de partager les bénéfices fonctionnant
sous le régime de déclaration.>> Ensuite au niveau des conditions d'adhésion
et des contributions. La question reste préoccupante aux dires de nombreux parents qui n'ont
pas toujours de réponse malgré les dispositions existantes. L'on pourrait être tenté
de dire que pour certains parents, il est possible de payer des frais d'APE
sans être membre ou d’être membre sans payer ces frais. D’ailleurs un problème épineux demeure
la marge de taux à payer qui devrait être normaliser. Car ce taux est différent d'un établissement scolaire à un autre. Enfin la problématique du membership au
niveau des parents eux-mêmes. Une injustice incompatible avec le statut d'association est pratiquée avec le fait pour les parents de payer les frais en fonction du
nombre d'élèves qu'ils ont dans l'école. D'où le fait que les membres
supposés d'une même association payent des cotisations ou des frais d'adhésion
différents. Pour finir, l'état camerounais à clairement compris
le problème en instituant les conseils d'écoles dont la fonctionnalité aurait résolu
bien des problèmes qui semblent aujourd'hui relever de l'APE. Reste à mobiliser les moyens pour que ce conseil soit fonctionnel.
Thérèse ATEBA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire