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Crédit photo: Ongdnaomi Les Ecoles du Cœur |
Naomi Colin Landu est une jeune fille de 24 ans. A seulement
7 mois, il lui a été diagnostiqué une maladie rare, caractérisée par un déficit
d’hormone de croissance, manifestée par une petite taille et des malformations osseuses.
A 10 ans, elle a dû quitter son pays afin d'être internée dans un hôpital en
Belgique pour des soins durant une année. Tout au long de son hospitalisation,
Naomi a pu poursuivre sa scolarité. Elle a alors découvert l’école à l’hôpital,
qu’elle n’aurait peut-être jamais imaginé possible si elle ne l’avait vécu. Loin
d’être une expérience ennuyeuse, son séjour à l’hôpital lui a inspiré quelques
années plus-tard l’idée de créer une œuvre caritative de soutien à l’éducation
des enfants hospitalisés dans son pays, la République Démocratique du Congo.
En 2012, Naomi et sa maman décident de participer
à un concours organisé par la société de télécommunications Tigo DRC et l'association
suédoise Reach For Change afin d’intégrer un programme de soutien technique et
financier pour un projet en faveur de l’enfance. Elle a gardé à l’esprit son
expérience de l’école à l’hôpital en Belgique et y a tiré son idée de
projet : implanter l’école à l’hôpital, pour garantir la continuité de la
scolarisation des enfants hospitalisés. Son projet « Les Ecoles du
Cœur » gagne le concours et obtient l’accompagnement de Tigo et de Reach
For Change pendant trois ans ; trois années au cours desquelles quatre
écoles ont pu être ouvertes et fonctionner, offrant des cours gratuits à plus
de 20.000 enfants hospitalisés. Après que la première école ait été ouverte le
15 avril 2013 dans l’hôpital Kalembelembe, les trois autres ont rapidement
suivi jusqu’en 2014, respectivement à la Clinique Ngaliema, à l’Hôpital Général
de Kinshasa (ex-Mama Yemo) et au Centre de Médecine Mixte et Anémie SS
(communément appelé Yolo Mabanga).
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Crédit photo: Ongdnaomi Les Ecoles du Cœur |
Le nombre d’écoles et d’élèves hospitalisés allant
grandissant, il a fallu progressivement
prévoir des financements plus importants et réguliers afin de garantir la viabilité du projet. Les
partenariats et les financements sollicités par les Ecoles du Cœur n’ont pas pu
aboutir. Les institutions gouvernementales n’en sont toujours pas à la
réalisation des garanties promises et les organismes privés et internationaux, dans
leurs statistiques, ne font bien souvent aucun compte des enfants malades ou
hospitalisés victimes de rupture scolaire. Plus de 7 millions d’enfants congolais
sont déscolarisés et près de 10% d’entre eux le sont à cause d'une longue
hospitalisation ; concernant les enfants vivant avec handicap, 54,5% d’entre
eux ne sont pas scolarisés (Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et
Professionnel, EADE-RDC, 2013). Au terme du financement de Reach For Change,
les Ecoles du Cœur ont connu des difficultés de trésorerie. Le paiement des
gratifications des enseignants a été affecté et trois écoles sur quatre ont dû
fermer, dont deux au début de l’année 2018. Toujours partenaire de l’ONG
suédoise, les Ecoles du Cœur aspirent pourtant à s’étendre dans toute la
capitale et à travers tout le pays dans les années qui viennent pour que plus
d’enfants possible en profitent, dans une décennie où le pays fait face à des
crises humanitaires sévères sur l’ensemble de son territoire.
L’« Ongdnaomi Les Ecoles du Cœur » est
une organisation non gouvernementale de développement qui milite pour la promotion
et la protection du droit à l’éducation des enfants hospitalisés par une
contribution active à la création d’écoles dans les hôpitaux et le plaidoyer
auprès des acteurs majeurs du secteur de l’éducation et de la santé, en
particulier les institutions officielles responsables de l’élaboration d’un
cadre réglementaire et d’une politique imposant la disponibilité de services
éducatifs pour les enfants hospitalisés au sein des hôpitaux. La mission
principale des Ecoles du Cœur est de crier haut et fort le droit des enfants
hospitalisés de jouir d’une éducation scolaire garantie. Elles sont une
esquisse concrète des services éducatifs attendus des autorités nationales
ayant les prérogatives nécessaires pour concrétiser les attentes de ce
plaidoyer qui leur est principalement adressé.
Si Naomi a pu réaliser son rêve avec le concours
d’une poignée de personnes, touchant ainsi plus de 20.000 enfants, tous les enfants hospitalisés du pays peuvent
poursuivre leur scolarité avec le soutien des volontaires, des donateurs, des
décideurs, des parents, des hôpitaux, de tous.
Jeffrie Nawej, RDC
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