
Les activités de vacances se
conçoivent comme des passe-temps ou des jobs pratiqués par les jeunes
scolarisés ou non lors de la période des vacances. Celles-ci sont diverses et
ont toutes un objectif d'occupation des apprenants pour leur éviter de plonger
dans des méandres immoraux. C'est ainsi qu’on en distingue 2 principales :
celles non lucratives qui sont des occupations ne générant pas de fonds et
participant soit au divertissement soit à l’apprentissage du jeune vacancier;
et celles génératrices de revenus qui se définissent comme des activités de
natures commerciales car produisant de l’argent aux vacanciers qui les pratiquent.
Le type d’activité qui sera au centre de notre réflexion est celle génératrice
de revenu qui se veut sans cesse croissante dans les pratiques vacancières vu
le contexte assez rude dans lequel est plongé notre État; ainsi qu’au regard
d’une part du coût élevé de l’école dont la gratuité (primaire) reste dans les
textes et d’autre part de l’incapacité des parents à assumer par leur source
financière l’éducation de multiples enfants.
Ces activités sont tout de
même fustigées par plusieurs parties prenantes du système tant national
qu’international. D’une part, l’État selon la loi n°92/007 du 14 août 1992, et
ce dans son article 86 alinéa 1, fixe l’âge minimum d’admission pour les jeunes
aux travaux permanents ou temporaires est de 14 ans; mais on se rend compte
avec consternation qu’au Cameroun ce n’est pas le cas et que les tout-petits se
livrent à tout type d’activités. D’autre part, relevons que l’article 32 de la
Convention Internationale des droits de l’enfant indique que « … le
droit de l’enfant devrait être protégé des exploitations économiques et n’être
astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre
son éducation ... » Au-delà de ces moyens (lois et arrêtés divers) mis en
place pour limiter le travail des enfants tant pendant les vacances qu’en
dehors, celui-ci continue à prospérer au vu et au su même des autorités et
renferme malgré tous des avantages qu’il serait important de décliner ici.
Les activités génératrices de revenus présentent
des avantages ou des importances que certains jeunes vacanciers les pratiquant
tiennent à mettre en exergue lorsqu'ils parlent de ce qu'ils font concrètement
dans leur "business". Tout d’abord, les occupations génératrices contribuent
à détourner le jeune des vices tels la consommation des drogues et stupéfiants
ou encore le vol. Ceux des jeunes ne
pratiquant aucune activité encore moins celles pécuniaires pourraient du fait
de la recherche de quelque chose à faire se livrer à des pratiques tout à fait
destructrices qui ne contribueraient en rien à son épanouissement pendant la
période de vacance. Beaucoup se réfugie donc dans ces occupations rentables
pour éviter de sombrer dans le mal. Ensuite, la pratique des activités
génératrices de revenus permet d'alléger la tâche de ses parents
financièrement ; ainsi, Les fonds que le jeune ramènera à la maison vu le
contexte assez difficile dans lequel vit la plupart des familles camerounaises
seraient la bienvenue et permettraient de payer les études des enfants mais
également subvenir à quelques petits besoins quotidiens que rencontrent la
plupart des foyers camerounais. Enfin, l’activité génératrice de revenus
participe à l’éducation de l’enfant ; Car dès son plus jeune il devrait
intégrer dans son quotidien que le travail et surtout celui bien fait est le
seul véritable moyen de s’en sortir dans ce monde caractérisé par les
souffrances et injustices de tout genre. Bien que contribuant à l’amélioration
des conditions de vie et de la prise en charge des enfants scolarisés, les
activités génératrices de revenus des enfants et jeunes scolarisés portent des
germes de destruction de ces enfants.
Les activités de vacances génératrices de
revenus exposent les enfants aux violences diverses et se révèlent être des
dangers pour leur santé et pour leur éducation.
Les
enfants qui travaillent pendant les vacances sont vulnérables et sont de ce
fait exposés à de multiples formes de violences : maltraitance, violences
physiques et morales, ainsi que les agressions sexuelles.
Les
enfants sont souvent victimes des personnes sans foi ni loi qui les dépouillent
de leur recette et/ ou les battent ou des filous qui consomment leur
marchandise sans payer ; dès lors, ils peuvent être physiquement ou
verbalement violentés par un employeur ou un client pas satisfait de leur
service et parfois même par leur propre parent suite à un mauvais rendement.
Ces atteintes physiques et morales peuvent dans certains cas devenir perverses.
Aussi vu la croissance de l’immoralité dans notre société, ces enfants sont souvent
victimes d’agressions sexuelles dans la rue ou par un employeur. Ces violences,
en plus d’accidents nuiraient à leur santé.
Suite
à des violences (physique, morale ou sexuelle), les enfants pourraient être
atteints de blessures physiques et morales qui les feront se sentir diminuer
par rapport aux autres enfants. Les agressions sexuelles peuvent être source de
grossesses précoces et MST/IST sans compter le traumatisme que cela entraine.
En outre, les accidents de la circulation ne sont pas en reste pour ces jeunes
dans les rues. Ces accidents iraient de simple écorchure à la
mort en passant par des blessures graves et/ou des handicaps temporaires ou
définitifs. En plus d’accident de la route, les enfants exerçants dans les
industries peuvent accidentellement être intoxiqués avec les produits chimiques
utilisés. Tandis que ceux dans les chantiers, garage et ateliers sont exposés
aux accidents qui en découlent. L’aspect « éducation » est aussi en
danger
De plus, les enfants après avoir travaillés toutes
les vacances sans se donner un temps de repos sont à la rentrée scolaire
épuisés d’un point de vue psychologique, ce qui pourrait nuire à leur première
semaine de classe. Cependant, d’autres enfants animés par la cupidité optent
pour la déscolarisation au profit de leur activité de vacance qu’ils adoptent
pour métier.
Sans toutefois assimiler cette rubrique d'activité
de vacances au sens négatif du travail des enfants, elle devrait être encadrée
dans des canons qui lui permettraient d'apporter sans danger à sa sécurité une
formation à l'enfant qui la pratique.
ATSAMA
Marie-Grâce et NDZANA Gérard (stagiaire)
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